Dermatillomanie

À mon avis personnel, toute personne atteinte de dermatillomanie est, au préalable, atteinte de la dysmorphophobie. 

La dysmorphophobie ou « peur d’une dysmorphie corporelle », ou dysmorphesthésie est un trouble du sentiment esthétique de l’image de soi. 


Selon le DSM-IV (diagnostic and statistical manual of mental disorders), la « peur d’une dysmorphie corporelle » représente une catégorie diagnostique de patients qui souffrent d’un trouble de l’apparence allant du doute obsessionnel à la certitude obsédante d’une disgrâce alléguée associée à des symptômes de type phobie sociale avec conduite d’évitement du regard d’autrui et vécu dépressif. La forme délirante plus rare apparaît, soit d’emblée, soit en prolongement des formes précédentes. Elle correspond au trouble délirant non schizophrénique de type somatique (DSM IV, CIM 10). Le handicap social, souvent sévère, est fonction de l’adhésion du patient à la disgrâce qu’il allègue et à l’importance des troubles associés.

Pour en savoir davantage, consultez le lien suivant :



La Dermatillomanie connaît plusieurs noms  : 
acné excoriée, grattage impulsif, triturage incontrôlé, grattage 
pathologique, acne urticata, excoriations neurotiques, skinorexie, 
cueillette de la peau, acné excoriée de la jeune fille. 


La personne affectée est généralement atteinte d’une acné légère, mais à cause de ses tendances anxieuses, elle la considère comme plus grave qu’elle ne l’est réellement. Cela se traduit par un grattage impulsif et incontrôlé de la peau qui s’accompagne d’un sentiment de plaisir ou de soulagement au moment de l’impulsion, précédé d’un sentiment croissant de tension, d’anxiété ou de stress. Ces impulsions de grattage ou de triturage sont des séries de gestes reconnus comme irrationnels par la personne, mais sont pourtant répétés de façon ritualisée, non contrôlée et deviennent envahissants. Ce trouble peut entraîner des conséquences néfastes pour la vie quotidienne et devenir handicapant dans la vie personnelle, sociale, professionnelle ou scolaire de l’individu (retards en classe ou au travail, perturbation des activités sociales, évitements de certaines sorties, incapacité d’aller à la piscine, gêne dans la vie intime et sexuelle, etc.).

C’est une manie de soulagement des tensions psychiques et internes (émotions, tabous, non-dits…), une compensation entre l’envie de faire mal (colère, agressivité) retournée contre soi dans un acte auto-punitif (honte de soi, culpabilité de ressentir certaines émotions ou pulsions). Ce comportement témoigne d’un malaise affectif et d’estime de soi qui peut être accentué par l’anxiété, la solitude, la déprime ou l’ennui. C’est une décharge impulsive et psychomotrice d’une tension interne et psychologique.
Les grattages ou triturages peuvent se faire seul devant un miroir, en marchant, dans les transports ou pendant les activités dites « sédentaires » : en lisant, en conduisant, en travaillant, devant la télévision, devant l’ordinateur, au téléphone, au cinéma…
La Dermatillomanie peut avoir lieu à tout moment de la journée, du matin au soir. Mais généralement, les comportements s’exercent en soirée et avant de se coucher, afin d’évacuer les tensions internes de la journée (comportement inconscient) et parce ce que les triturages et grattages répétés auront le temps de cicatriser pendant la nuit .
Ces impulsions s’apparentent à des crises pouvant durer de plusieurs minutes à plusieurs heures par jour, parfois sans que la personne ne s’en rende compte (état de semi-conscience ou dits « hypnotiques »). Le Dermatillomane reste devant le miroir à la recherche de ses imperfections, ou passe la main sur la peau de son corps afin de se gratter, alors qu’il sait que c’est mauvais pour lui et que s’en suivra un grand sentiment de honte et de culpabilité. La personne a l’impression à ce moment de purifier son corps et de le débarrasser de ses imperfections. Mais en réalité elle attaque l’épiderme et crée des plaies qui risquent de s’infecter, et créeront de nouvelles impuretés, que la personne voudra à nouveau combattre. Les déclencheurs (facteurs aggravants) sont multiples : stress, anxiété, contrariété, émotions négatives, colère refoulée, ennui, culpabilité, honte de soi, sensation de vide, tabous, non-dits, déception de soi, manque d'affirmation.
Dû au caractère impulsif du trouble, le dermatillomane n’a pas réellement conscience de ses émotions, mais il est souvent  identifié :
  • Avant les triturages/grattages : un état de tension interne, de colère refoulée, d’agressivité, de honte, de culpabilité, de dégoût, d’émotions négatives, d’ennui, de tristesse, de solitude, d’anxiété
  • Pendant les triturages/grattages : un sentiment de soulagement, de satisfaction, de plaisir à purifier la peau des impuretés, irrégularités et imperfections
  • Après les triturages/grattages : un sentiment de honte, de culpabilité et de colère d’avoir cédé aux impulsions, de s’être défiguré, de s’être créé de nouvelles plaies et cicatrices, de s’être fait mal ou saigner, d’y avoir passé beaucoup de temps (au point d’arriver en retard ou de se coucher tard)

Les trois comportements de la Dermatillomanie
  • La vérificationconsiste à regarder le corps et la peau de très près afin de vérifier si la peau est parfaite. Si ce n’est pas le cas, la vérification sert à déceler tous les défauts visibles ou perçus de la peau (boutons, croûtes, irrégularités…). Un miroir est souvent utilisé afin de mieux voir les imperfections, ou de pouvoir regarder son corps à tout moment (miroir grossissant, miroir de poche, miroir orienté vers la lumière…).
  • Le triturage : consiste une excoriation minutieuse de la peau pendant ou après la vérification. Ce comportement induit généralement un fort état de « semi-conscience » laissant la personne dans un état hypnotique de plusieurs minutes à plusieurs heures. Cet état peut être apparenté à un état de transe où la personne ne se rend pas réellement compte de ce qu’elle fait sur le moment. Elle peut s’en rendre compte mais continuer quand même le comportement en raison de l’état hypnotique et de soulagement, ou ne s’en rendre compte plus tard (parfois très longtemps après). Inconsciemment, la personne n’arrêtera le comportement en réalité que lorsque toutes les tensions internes ou émotions seront soulagées et « sorties ».
  • Le grattage : consiste à passer sa main ou ses doigts sur son corps et de façon kinésthésique à scruter tous les défauts de sa peau (bosse, bouton, irrégularité…). Puis à enlever les imperfections avec ses ongles ou outils spécifiques (pince à épiler, aiguilles, épingles, stylos, rasoirs, tire-comédon, ciseaux…). Généralement, la personne se rend compte qu’elle se gratte, mais elle a du mal à s’arrêter et poursuit la trajectoire de ses doigts jusqu’à temps de tomber sur une nouvelle imperfections à enlever. Le grattage induit également un état de soulagement et d’apaisement.
La Dermatillomanie est :
  • Un Trouble du Contrôle des Impulsions (TCI)
  • Un Comportement Répétitif Centré sur le Corps (CRCC)
  • Impulsif
  • Non volontaire
  • Difficile voire impossible à contrôler (état de semi-conscience)
  • Un comportement créé pour soulager les tensions psychiques internes (émotions refoulées, non-dits, tabous…)
  • La recherche perfectionniste de toute impureté ou irrégularité sur la peau (boutons, poils…)
  • Lié à des troubles de l’image et de l’estime de soi
La Dermatillomanie n’est pas :
  • Un Trouble Obsessionnel-Compulsif (TOC)
  • De la scarification ou de l’automutilation
  • Un comportement volontaire
  • Un grattage dû à des picotements, des démangeaisons ou des tensions sur la peau
  • Un grattage dû à des parasites ou des maladies dermatologiques

Les troubles associés

On peut retrouver des troubles associés à la Dermatillomanie, comme :
  • Les CRCC : se mordre les lèvres, se mordre l’intérieur des joues, se ronger les ongles (onychophagie), s’arracher ou se mordre les peaux des ongles (onychotillomanie)
  • La trichotillomanie
  • L’anxiété ou la phobie sociale (peur phobique des autres, de leur jugement et leur regard)
  • Le rougissement ou l'éreutophobie (peur phobique de rougir en public)
  • La déprime ou la dépression
  • Les troubles alimentaires
  • Les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC)







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